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La bibliothèque de Northanger
6 mars 2015

Je suis une légende, Richard Matheson, 1954

« Chassez le surnaturel, il revient au galop. » (p. 122)

Cela faisait bien longtemps que je me promettais de lire ce classique de la science-fiction. C’est désormais chose faite et je me suis régalée. Je connaissais Richard Matheson pour ses nouvelles ainsi que pour le beau roman Le jeune homme, la mort et le temps. Ce titre m’a remis le pied à l’étrier et m’a permis de me recentrer au lieu de picorer de-ci de-là sans conviction.

Je suis une légende

Dernier humain résistant à une horde de vampires dans une ville devenue fantomatique, Robert Neville est une « légende » vivante.  Il tente de survivre en se barricadant dans sa maison la nuit, et en tuant les vampires comateux le jour. Ce faisant, il mène des recherches pour comprendre le phénomène du vampirisme et le combattre, avec pour seule ressource, la bibliothèque : « Même sans cela, pour inexplicable que cela paraisse, le silence n’était jamais aussi mortel à l’air libre qu’entre quatre murs, en particulier ceux de cet énorme bâtiment de pierre grise abritant la littérature d’une civilisation éteinte » (pp. 100-101). Et surtout, il s’interroge sur sa condition de dernier être humain : la vie a-t-elle encore un sens lorsqu’on est voué à une solitude infinie ? « Bientôt, tu cesseras d’être un Robinson Crusoé, prisonnier d’un îlot de nuit cerné par un océan de mort » (p. 108).

Le style est efficace et le découpage cinématographique en courtes séquences, addictif. Nombreux sont les monologues intérieurs de Neville, qui traduisent ses interrogations, ses moments de doute, de désespoir et qui rendent l’histoire crédible. On entre avec facilité dans son quotidien éprouvant.

Si la première partie nous plonge au cœur de l’action, au milieu du bras-de-fer qui oppose Neville aux créatures, la deuxième et la troisième alternent présent et flash-back pour nous faire prendre toute la mesure de la catastrophe qui a affecté la surface du globe.

Paru en 1954, ce roman propose une interprétation habile et moderne du mythe du vampirisme. Si les buveurs de sang sont bien là, leur « mal » est rationalisé, expliqué à la lumière de la science. L’auteur pourfend les clichés et prend ses distances avec la littérature romantique : « Le tout sans vampires aux yeux injectés de sang menaçant de chastes héroïnes endormies, sans chauves-souris voletant derrière les fenêtres d’un manoir, sans la moindre intervention surnaturelle ! »

Une lecture passionnante, qui donne un nouveau souffle au mythe, à conseiller à tout le monde, en particulier à ceux qui comme moi, ne sont pas fans de vampires (je dois dire que je n’accroche pas du tout à l’univers de Twilight, désolée !)

« La puissance du vampire tient à ce que personne ne croit à son existence. »

Merci quand même, docteur Van Helsing, pensa-t-il en posant son Dracula. (p. 32)

***

 

Nouvelle participation au challenge Mille Bornes livresque de Ladychouux !

 

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