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25 mai 2015

Un oiseau blanc dans le blizzard, Laura Kasichke,1999

Déjà conquise par Esprit d’hiver, je me suis laissé tenter par ce titre après en avoir vu l’adaptation avec Shailene Woodley, la jeune actrice de Divergent.

un oiseau blanc dans le blizzard

Dans une banlieue chic façon Wisteria Lane, la mère de Kat, âgée de seize ans au début du récit, disparaît brutalement sans explication. Mais ce n’est pas une surprise pour son mari, qu’elle détestait ouvertement, ni pour sa fille, persuadée qu’elle est partie vivre sa vie ailleurs, sans se poser de questions. Tandis que la police mène l’enquête, la vie suit son cours pour Kat, en proie aux premiers émois amoureux. De fréquents flash-back nous permettent de découvrir des épisodes plus ou moins récents de sa vie, en particulier l’influence néfaste de sa mère, une femme insatisfaite qui déversait jalousie et frustration sur elle. Kat fait cependant des rêves étranges qui vont peut-être lui livrer la clé de l’énigme…

Je connaissais l’histoire puisque je viens de voir le film, je me suis donc plongée très facilement dans l’univers du livre. Et quand on connaît déjà la fin, c’est un régal de traquer les indices disséminés à travers le récit, annonciateurs du dénouement. Ce qui est surprenant c'est que le film est beaucoup plus explicite parce qu'il exploite les pistes présentes en germe dans le roman dont la fin un peu brutale nous laisse avec des questions.

J’ai adoré le style poétique de Laura Kasischke, imagé, fouillé, aussi fin qu’il peut être cru, un style précis, constitués d’éclats de verre à la fois tranchants et colorés. L’atmosphère est glaciale, tendue, la mort affleure à chaque page dans les détails les plus insignifiants du quotidien. On voit se dessiner progressivement des motifs qui vont acquérir de plus en plus d'importance : la rivalité mère-fille, le mariage malheureux, le mépris de la médiocrité, de la banalité incolore du quotidien.

C’est aussi et même avant tout une chronique de l’adolescence dans les années 80 à travers le parcours d’une adolescente attachante qui parvient à prendre de la distance par rapport à ses parents, à analyser leurs rapports avec humour et même cynisme.

 Coup de cœur !

 ***

p. 29 « La nuit suivant le départ de ma mère, je rêve que mes draps sont devenus de la neige et que leur blancheur froide m'enveloppe dans l'hiver comme un enfant mort-né. »

p. 31 « Mais ma mère semble très nerveuse, pleine de haine, elle porte déjà sur elle toute cette légèreté – cette chose blanche et exotique prise dans un filet invisible. Ce poids – ou plutôt cette absence de poids – est drapé dans de la dentelle, elle tire derrière elle une traîne de satin longue comme l'hiver, ou comme l'avenir. »

p. 75 « Pendant que nous dormons, ce congélateur ronronne sous nos lits, il s'arrête et il repart, menant son étrange vie secrète, comme un énorme et dangereux animal de compagnie. C'est le grand cerveau, blanc et sonore, de notre maison. »

p. 96 « Sa voix était fragile, transparente, comme un morceau de mousseline tendu sur l'ouverture d'un bocal. »

Littérature américaine

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Commentaires
M
J'espère que tu ne seras pas déçue :)
Répondre
C
Je le note !
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