Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La bibliothèque de Northanger
17 septembre 2015

La jeune fille à la perle, Tracy Chevalier, 1999

Après La Dame à la licorne et La Vierge en bleu, je découvre avec plaisir ce roman adapté au cinéma avec succès en 2004.

 

La jeune fille à la perle

1664, Delft. La jeune Griet est engagée comme servante chez les Vermeer afin de subvenir aux besoins de sa famille. Déjà habituée à la rudesse d'une existence laborieuse, elle y découvre aussi l'indifférence teintée de mépris de sa jeune maîtresse Catharina, la jalousie de la cuisinière Taneke ou encore la mesquinerie de Cornelia, l'une des filles du couple. En dépit de tout cela, Griet va aussi approcher un univers pour lequel elle présente des prédispositions, celui de la peinture. Jusqu'à devenir l'assistante de Johannes Vermeer, voire son modèle, sa muse...

 On sent Griet fascinée dès le début par le peintre qui n'est jamais désigné autrement que par « il », dont la présence discrète mais charismatique enveloppe toute la maisonnée.

J'adore ce qui touche au monde de la peinture, d'autant plus lorsqu'il s'agit de comprendre la genèse d'une œuvre. Le film m'avait beaucoup plu pour cette raison. La fabrication des couleurs me fascine moi aussi, et j'ai aimé découvrir en mots ce que j'avais déjà vu à l'écran : voir Griet piler des minéraux,  les broyer puis les lier à l'huile de lin. Comme le dit elle-même la jeune narratrice, voir apparaître ces couleurs (que ce soit en vrai ou en imagination!), tient de la magie !

 

La fin du roman s'avère plus étoffée que celle du film, nous donnant un aperçu du devenir des personnages une dizaine d'années plus tard.

 A la lumière de ma troisième lecture, je sens une certaine inclination de l'auteure pour les destins de femmes mélancoliques. Je pense lire d'ici peu Le Récital des anges qui m'attend depuis déjà un certain temps...

***

p. 138 « Outremer, vermillon, massicot, beaucoup de ces termes m'étaient inconnus. Les couleurs minérales, tirant sur le brun et le jaune, le noir animal et le blanc de céruse, étaient conservés dans de petits pots en terre cuite, recouverts de parchemin afin de les empêcher de se dessécher. Les couleurs les plus précieuses, bleus, rouges et jaunes, étaient conservées en petites quantités dans des vessies de porc.

 p. 144 « Voici un morceau d'ivoire carbonisé, expliqua-t-il. On s'en sert pour préparer la peinture noire. »

 p. 152 « J'aimais broyer les ingrédients qu'il rapportait de chez l'apothicaire, des os, de la céruse, du massicot, admirant l'éclat et la pureté des couleurs que j'obtenais ainsi. J'appris que plus les matériaux étaient finement broyés, plus la couleur était intense. A partir de grains rugueux et ternes, la garance devenait une belle poudre rouge vif puis, mélangée à de l'huile de lin, elle se transformait en une peinture étincelante. Préparer ces couleurs tenait de la magie. »

 pp. 286-287 « C'était une de ces journées où les enfants s'ébrouent dans les rues en criant à tue-tête, où les amoureux franchissent les portes de la ville et, laissant là les moulins à vent, s'en vont marcher le long des canaux, où les vieilles s'asseyent au soleil en fermant les yeux. »

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
La bibliothèque de Northanger
La bibliothèque de Northanger
British Mysteries

LOGO-British-mysteries-05



Archives
Publicité