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29 octobre 2015

Meurtre en la majeur, Morley Torgov, 2010

Düsseldorf, XIXème siècle. L’inspecteur Preiss, mélomane et apprenti pianiste à ses heures, est appelé d’urgence en pleine nuit auprès de Robert Schumann lui-même. Motif : un la, audible de lui seul, lui brise les tympans. Bien que l’enquête dépasse le champ de ses compétences, Preiss décide d’en apprendre plus, par amour de la musique mais aussi pour le charme de Clara, la talentueuse épouse de Schumann…

Meurtre en la majeur

Voilà un auteur dont je n’avais jamais entendu parler mais que j’ai bien envie de fréquenter maintenant ! Il est aussi l’auteur du Maître chanteur de Minsk consacré cette fois à Wagner.

Meurtre en la majeur est un roman bien documenté qui s’appuie sur une bibliographie solide. On côtoie des personnages historiques, on découvre leurs talents comme leurs défauts. J’ai vu il y a quelque temps un film consacré au couple Schumann et j’ai apprécié de le retrouver dans ce récit. Clara, musicienne bridée par la jalousie de son mari et néanmoins femme de tête, en charge de six jeunes enfants. Robert, probablement bipolaire, à une époque où on ne comprenait pas bien ce trouble. Et bien sûr, le génie musical qui plane sur eux. On rencontre également Liszt, qui paraît bien peu sympathique et Brahms, l’ami – et plus si affinités – des Schumann.

Quoique le suspense ne soit pas intense – le fameux crime apparaît bien tardivement -, j’ai dévoré ce livre en quelques jours : pour le plaisir de flâner dans le milieu musical, de découvrir des bribes de la vie privée des musiciens et de glaner au passage quelques informations sur l’art d’accorder les instruments ou sur les grands noms de la facture de pianos. Preiss lui-même résume parfaitement la situation : « Pas de pistolets fumants, pas de poignards sanglants, pas de lettres anonymes. Il n’y a rien qu’un possible dément qui affirme entendre une certaine note de musique dans des lieux étranges et à des moments étranges. Et, malgré tout, je suis incapable de m’en désintéresser ! » (p. 120)

L’inspecteur Preiss est doté d’une certaine épaisseur et d’une histoire familiale qui le rendent attachant, sans parler de sa passion pour la musique qu’il analyse avec finesse. Le duo qu’il forme avec la violoncelliste Helena Becker, indépendante et volontaire,  est amusant.

Bref, un polar dépaysant et intelligent qui donne envie d’écouter Schumann !

 ***

p. 46 « Le processus créateur a quelque chose de bien hésitant, surtout dans le domaine de la musique. Tout semble dépendre d’impulsions soudaines, de moments d’inspiration qui surgissent puis disparaissent, comme passent les lucioles dans la nuit. »

p. 86 « Liszt écrit une musique d’escroc, un étalage de confiseries vides, de bonbons creux. » Liszt vu par Brahms…

pp. 102-103 « Il y a du jeu dans mes étouffoirs », « J’ai perdu le brillant de mes aigus », Hupfer, l’accordeur attitré des Schumann, murmure à l’oreille des pianos et recueille leurs réponses

p. 200 « La musique est ma religion. » Brahms

p. 46 « La symphonie en ré mineur s’ouvrait avec les soupirs des cordes, l’orchestre exprimait un vague désir, évoquant l’automne, la fin d’une année de plus dans la vie du compositeur. Le second mouvement, enchaîné sans interruption, commençait par une mélodie plaintive du hautbois, au rythme mélancolique. Toujours sans interruption, un scherzo plein d’entrain promettait de dissiper l’humeur sombre des deux premiers mouvements. »

***

Participation au top 50 de Chat de bibliothèques pour :

Un livre contenant un triangle amoureux

4/50

 

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