Le Cottage aux oiseaux, Eva Meijer
1965, Sussex. Len Howard vit seule dans le « Cottage aux oiseaux » et consacre son temps à observer les petits habitants de son jardin. Le présent alterne avec de longs flash-backs qui nous dévoilent la jeunesse de Len, à partir de 1900, dans un milieu favorisé.
Juste avant le confinement, j'ai craqué pour le titre et la couverture qui sont vraiment pleins de promesses. Et on ne peut pas dire que ce livre m'ait déplu, mais je m'attendais à lire soit un récit plus rythmé soit un feel good. Ce roman proposait en effet « la vie romancée d'une pionnière de l'étude du comportement animal » tout en empruntant la forme d'une autobiographie. Mais ce récit mené à la première personne n'est pas particulièrement introspectif pour autant ; même en vivant la vie de Len à travers ses yeux, on a du mal à capter ses émotions et ses sentiments. Une manière, peut-être, de nous montrer sa différence ; elle semble en effet observer le monde et en particulier sa famille et ses collègues, de l'extérieur, sans parvenir à s'y intégrer. J'ai aimé cet aspect de sa personnalité mais j'ai regretté que la narratrice ne nous convie pas davantage dans son monde intérieur, certainement riche. J'ai trouvé également que les flash-backs, même s'ils ont pour enjeu de nous faire comprendre la constitution de la personnalité de Len, étaient trop longs et trop nombreux. Il en faut du temps avant que Len ne s'installe finalement dans le cottage aux oiseaux. C'est certainement ce qui m'a un peu déçue, étant donné que la quatrième de couverture incitait à penser que le récit serait consacré à cette période de sa vie.
Len Howard, musicienne de formation, n'a pas la prétention d'être une scientifique, mais elle s'est passionnée très tôt pour l'observation des petites bêtes à plumes et a écrit deux livres. On lui a reproché d'anthropomorphiser ses observations, de projeter sur les oiseaux des caractéristiques humaines. Je ne sais pas ce qu'il en est mais j'ai beaucoup apprécié les chapitres consacrés à Star, la petite mésange, qui apparemment prenait plaisir à compter avec Len.
En tout cas, le bénéfice de cette lecture est que, depuis, je me suis mise en tête d'apprendre à reconnaître le chant des oiseaux, un programme difficile mais passionnant auquel je me consacre chaque jour grâce à La minute nature sur youtube.