La vie rêvée des chaussettes orphelines, Marie Vareille

Alice Smith-Rivière, qui a toujours vécu aux Etats-Unis, vient de s'installer à Montmartre avec son chat, David. La jeune femme semble fuir un passé difficile, au point qu'elle ne peut plus se passer de somnifères ni de tranquillisants et qu'elle limite les contacts sociaux au strict minimum. Comptable de formation, elle est prête à accepter n'importe quel emploi pour avoir de quoi payer son loyer. Elle postule donc chez EverDream, une jeune start-up qui travaille au développement d'une application dédiée aux chaussettes dépareillées, une sorte de meetic qui permet de réunir les paires. Peu à peu, Alice va être amenée à s'ouvrir aux autres et à dévoiler son histoire.

Résumée de cette manière, l'histoire paraît tristounette et prévisible quoiqu'un brin farfelue, alors qu'il n'en est rien. Le rythme est enlevé et on suit avec plaisir Alice dans ses pérégrinations parisiennes aussi bien que dans son passé : le temps présent alterne avec des pages du journal d'Alice qui remonte à quelques années en arrière. A ce moment-là, Alice doit affronter l'infertilité et a commencé à écrire ce journal à l'instigation de son psychologue, ce qu'elle fait non sans humour, en imaginant qu'elle s'adresse à Bruce Willis. Petit à petit, elle raconte aussi son enfance sur la côte Est des Etats-Unis, aux côtés de sa petite sœur Scarlett qui a seulement neuf mois de moins qu'elle. Puis peu à peu, l'étau se resserre et tandis que la tension monte, les pages du journal d'Alice se font de plus en brèves.

Bien que j'aie eu une expérience décevante avec une autre histoire de chaussettes dans le titre (La Manufacture de chaussettes inusables que je n'ai pas pu terminé), j'ai cédé à l'achat impulsif en sortant de ma dernière soirée de conseils de classe, il y a quelques semaines et je me suis plongée dans ce roman dès le début des vacances.

J'ai adoré du début à la fin alors que j'aborde toujours avec un peu de méfiance les livres au titre loufoque ; j'avais peur que l'histoire soit trop légère et cousue de fil blanc. Or, ce n'est pas du tout le cas. Très vite, à travers le journal d'Alice, se dessine le portrait émouvant de Scarlett, injustement rejetée par sa mère qui voit en elle la cause de l'échec de son mariage. Alice, consciente dès son plus jeune âge de cette injustice criante, fait tout pour remplacer sa mère auprès de Scarlett. Les deux filles développent donc une relation fusionnelle que j'ai trouvée très jolie.

Les autres personnages rencontrés par Alice en 2018 sont aussi touchants, chacun à leur manière, et bien décrits, avec chacun un trait de caractère particulier.

Mais surtout, ce qui fait la réussite du roman pour moi, c'est l'humour présent à chaque instant, même dans les situations les plus dramatiques, ce qui fait qu'on ne tombe jamais dans la mièvrerie ou la tristesse. Et puis, la partie contemporaine révèle un beau retournement de situation que je n'avais pas du tout vu venir, mais chut...

Comments

[FondantGrignote]

Coucou Myrtille ! J'espère que tu vas bien et te souhaite un bon dimanche. Peut-être à vendredi prochain si tu es toujours tentée par notre RAT gourmand ;-)

http://croquerlespages.canalblog.com/archives/2020/08/14/38456529.html

[Myrtille lit]

Ah super, je suis sûre que tu passeras un bon moment :)

[FondantGrignote]

Tu sais nous donner envie !!! :-) Noté absolument donc ;-)

[Nath]

J’ai bien aimé ce récit et ai été surprise par la révélation. Par contre la fin est un peu trop convenue à mon goût .