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15 novembre 2021

MIX d'Halloween

En ce dernier jour de challenge, il est grand temps que j'exhume (^^) des chroniques oubliées. Je vous propose donc un petit aperçu de billets inachevés ou écrits pour un jour précis mais finalement non publiés pour une raison ou pour une autre. 

Halloween

Pour commencer, un chouette roman lu cette année : Amélia Fang et le bal barbare de Laura Ellen Anderson

Couverture Amélia Fang, tome 1 : Amélia Fang et le bal barbare

 Belle découverte que ce joli livre prêté par ma copinaute Hilde. Joli livre ou plutôt terrifiant livre avec ses pages toutes noires, ses toiles d’araignée et ses figures macabres, j’adore !

 La jeune Amelia Fang, dont la famille n’a rien à envier à la famille Adams, doit aider sa mère à organiser le bal « barbare » annuel, bien que les enfants n’y soient jamais conviés. Elle fait la connaissance du prince Tangine qui, pour une raison mystérieuse, est capricieux et particulièrement pénible ; lorsque Tangine s’arrange pour réquisitionner Trouille, sa citrouille apprivoisée, Amelia n’a d’autre choix que de passer à l’attaque avec ses amis monstres...

 Les jeux de mots omniprésents ne sont pas sans rappeler ceux du Prince de Motordu avec l’utilisation de paronymes ou de mots à consonance proche : Florence avale un bol de Monster-Moches, la comtesse Frivoletta boit une verte-veine, Aïephone, etc. 

 On y retrouve les ingrédients classiques du genre : manoir, chauve-souris, orgue, créatures de la nuit. Cet univers décalé m’a beaucoup fait penser au Magasin des suicides lu il y a très longtemps, où le goût pour le macabre révèle finalement une célébration de la vie et de valeurs comme l’amitié. 

 « Amélia Fang ! Ne fais pas ta pipistrelle, la gronda sa mère. Tout d’abord, le Poubel n°5 est le plus délicieux parfum de Nocturnia. Il est composé de bave de chauve-souris et d’une touche de banae pourrie, figure-toi ! Ensuite, le Bal barbare est une tradition familiale. C’est l’occasion de montrer à quel point nous sommes Fang-astiques. » (p. 15)

 Une fois qu’elle eut réussi à mettre ses os dans le bon ordre, et que Tangine eut passé une heure à se faire pomponner par ses momies pour qu’elles remettent sa coiffure en place, la classe s’installa pour le cours de Recettes répugnantes : 

« Ce soir les enfants, vous allez préparer des cakes aux rognures d’ongles et de la confiture d’orteils, annonça Miss Vertébra. Pensez bien à creuser sous les ongles de pieds pour en sortir toutes les bonnes choses ! »

***

Lu il y a deux ans, La Sirène d'Ouessant d'Edouard Brasey, un roman qui nous plonge dans le quotidien de l'île aux femmes surnommée ainsi en raison de la quasi-absence d'hommes, marins au long cours. 

Couverture La sirène d'Ouessant

 

 

 

 

 

 

Le récit débute en février 1934 sur un proella, la cérémonie funéraire très codifiée qui consiste à dire adieu à un marin disparu en mer. Marie-Jeanne Malgorn, mère d'un petit garçon âgé de quelques mois, ne croit cependant pas à la disparition de son bien-aimé. Après avoir accompli le rituel, elle décide donc de consulter une vieille recluse qui vit dans une grotte avec ses compagnes, afin de savoir comment faire revenir Jean-Marie. Cependant, les événements ne vont pas tarder à prendre une dimension encore tragique...

 

La vie est difficile sur l'île des femmes, ces femmes souvent veuves ou en tout cas, presque toujours seules, qui ont dû s'organiser pour survivre sur un petit bout de terre hostile, balayé par les vents, sans combustible pour alimenter le feu et parfois même sans lien avec le continent. J'ai adoré toute la première partie qui nous dévoile avec subtilité les us et coutumes de la petite île.

 J'ai moins apprécié la suite, notamment lorsque le patron de la Duchesse Anne se met en tête d'épouser Marie-Jeanne, une situation que j'ai trouvée malsaine. Le récit bascule ensuite dans le mélodrame, voire le sordide, ce qui m'a un peu déçue.

 Je ne suis pas vraiment une adepte de la littérature du terroir mais comme l'île d'Ouessant est notre petit coin de paradis, j'étais curieuse de retrouver dans le roman les lieux que j'apprécie. C'est certain, je ne pourrai plus jamais voir la Duchesse Anne du même œil !

 En résumé, une peinture de la vie traditionnelle ouessantine qui sonne juste mais une intrigue un peu trop sombre à mon goût. Je retiens cependant la plume précise et élégante de l'auteur, par ailleurs renommé pour ses récits de fantasy.

 ***

Les Sorcières de Salem de Millie Sydenier, tome 2La Confrérie de la Clairière - MILLIE SYDENIER

Dans le premier tome, les cousines Betty et Abigail Parris découvrent leurs talents de sorcières avec l'aide de leur gouvernante Tituba. Dans la Confrérie de la clairière, l'heure est grave : les sorcières sont traquées sans répit pour être exécutées par le cruel Patton.

 L'originalité de cette saga est de partir du principe que la magie était vraiment présente à Salem, lors de l'impitoyable chasse aux sorcières qui a frappé cette petite ville du Massachussetts à la fin du XVIIème siècle. On rencontre des personnages qui ont réellement pris part à ces événements : les deux jeunes filles Betty et Abigail qui sont aussi les personnages principaux, le révérend Parris, l'esclave barbadienne de Parris, Tituba. Voilà qui me donne envie d'en savoir plus sur cet épisode de l'histoire américaine. Ce tome 2 m'a rappelé un épisode de Timeless, une série qui fait voyager à travers l'histoire des Etats-Unis (et qui n'a pas eu de succès, dommage).

 Si j'ai pris plaisir à voir les deux cousines accepter et expérimenter leur don, je reconnais qu'en ce moment, je me plais moins avec la littérature jeunesse, en dépit de ses qualités. Le récit est très bien écrit et les deux cousines ont un caractère assez dissemblable, ce qui donne un peu de relief à l'intrigue. Seuls quelques personnages masculins gravitent autour de cet univers presque exclusivement féminin, dont l'un est animé par une quête de vengeance.

Mais je trouve que les événements s'enchaînent très rapidement, trop rapidement, ce qui gâche un peu le rythme du récit ; je pense par exemple aux pouvoirs magiques des sorcières qui sont parfois simplement évoqués alors qu'ils auraient pu être exploités pour cultiver le folklore et l'esprit magique. Certaines sorcières sont par exemple capables de provoquer un ouragan ou de faire vieillir un nourrisson mais les descriptions ne sont pas captivantes ; globalement, je trouve que ce tome 2 manque de... magie ! Pas de noms de sorts et une évocation très rapide des différents pouvoirs des jeunes sorcières...

 La plupart des personnages sont restés seulement des noms pour moi. C'est dommage car il y a du potentiel à frissons.

 

Cependant, si j'ai été un peu frustrée par certains raccourcis, il faut accorder à ce roman qu'il n'est pas mièvre pour autant. Le général Patton fait montre d'une cruauté sans limite ; les supplices ne sont pas passés sous silence, comme l'horrible exécution par empilement de pierres (un fait avéré d'ailleurs). De ce point de vue-là, le récit tient ses promesses et ne fait pas l'impasse sur la violence qui a vraiment secoué Salem.

En résumé, le rythme s'accélère dans ce tome 2, mais pas assez pour me donner envie de poursuivre pour l'instant.

***

L'école de la nuit - Le livre perdu des sortilèges tome 2, Deborah Harkness

Couverture Le Livre perdu des sortilèges, tome 2 : L'Ecole de la nuit

« Je t'aime Matthew : soldat et scientifique, tueur et guérisseur, obscurité et lumière. »

 Deuxième tome de la saga de Deborah Harkness qui remet au goût du jour sorcières, vampires et démons, lu à l'automne dernier.

 A la fin du tome 1, Diana et Matthew prennent la décision de se réfugier dans le passé afin de fuir les dangers qui les menacent à l'époque contemporaine. Dès la première page, ils arrivent donc à Londres en 1590, au temps de Shakespeare et Christopher Marlowe. Leur voyage dans le passé se doublera d'un voyage à travers l'Europe du XVIème siècle, jusqu'à Prague. Diana va peu à peu comprendre l'étendue de ses pouvoirs et entreprendre de les maîtriser...

 

Au cours des premières pages, j'ai eu l'impression de m'être égarée dans un tome d'Outlander avec cette héroïne qui essaie de s'acclimater aux us et coutumes d'une époque lointaine, ce qui n'était pas pour me déplaire ! Moi qui suis fascinée par le mode de vie ancestral, j'ai pris plaisir à me plonger dans la vie quotidienne du XVIème siècle : les types de vêtements et surtout, l'écriture à la plume, le tracé des lettres.

Je suis toujours bluffée par l'érudition incroyable de Déborah Harkness autant que par son imagination ; on rencontre des personnages historiques nimbés d'une aura surnaturelle, on découvre des grimoires qui existent réellement tel le livre de Thomas d'Aquin consacré à l'alchimie, l'Aurora consurgens.

 En plus de cinq cents pages grand format (et approximativement 900 en format poche), on a le temps de voir les paysages défiler et les situations varier dans ce roman-fleuve : Diana doit tour à tour s'improviser châtelaine et diriger les domestiques en Auvergne, apprivoiser les ruelles sombres de Londres et éviter les créatures maléfiques, dompter sa vouivre et faire connaissance avec le Golem de Prague... C'est pour ma part la deuxième fois que je croise le Golem dans mes lectures (voir ma chronique sur Les pièges du crépuscule de Frank Tallis) et j'en suis ravie !

 Les sens – la vue et l'odorat - sont sollicités en permanence et donnent au récit une grande finesse.

J'avais prévu de lire le tome 3 pour l'édition Halloween 2021 mais le travail, l'investissement dans mes études à distance, le tout combiné à un double changement de niveau en français cette année m'en ont dissuadée. Mais ce n'est que partie remise : j'ai trouvé ce tome d'occasion en livre de poche, il m'attend sagement pour l'année prochaine !

 ***

 p. 130 « Le passé et le présent se heurtèrent de nouveau et je jetai un regard à la dérobée dans le coin près de la cheminée. Les filaments bleus et ambrés étaient là, comme je m'y attendais. »

 « Il y a bien des vérités cachées dans les vieilles légendes qui se content au coin du feu. » (p. 338)

 p. 467 « Les ailes de ma vouivre se mirent à battre d'inquiétude dans ma poitrine. Je posai la main sur mon ventre pour calmer la bête. »

***

A bientôt pour les challenges d'hiver !

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Commentaires
F
Oh j'avais loupé cette dernière participation-florilège ! des références intéressantes, Amelia Fang m'avait séduite l'année dernière (ou celle d'avant..?) ! :-) Bon mois de décembre, Myrtille !!
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H
Merci pour ce chouette mix de lectures halloweenesques ! :) Je suis contente que tu aies apprécié ta rencontre avec Amelia Fang ! C'est dommage pour Les sorcières de Salem, ça semblait prometteur. Je n'ai encore rien lu de Déborah Harkness, peut-être un jour ! ;)
Répondre
C
Un de ces jours il faudra que je fasse connaissance avec Amélia Fang !<br /> <br /> Par contre, j'avais tenté de lire Déborah Harkness mais je n'ai pas accroché du tout... :/
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