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1 juin 2016

Une saison à Longbourn, Jo Baker

 

Tout le monde connaît Elizabeth Bennet et son Mr Darcy. Mais qui s'est intéressé à tous ceux qui s'agitent pour leur bien-être, en coulisses, lavant le linge, brodant les robes de soirée et mitonnant des festins ? Jo Baker nous introduit dans l'univers des domestiques, narrant avec poésie leurs conditions de vie austères, les mille et une occupations d'une journée, mais aussi leurs sentiments, leurs projets, leurs aspirations et leur passé.

Une saison

 

A travers le destin de la jeune Sarah, qui rêve d'une vie meilleure, le lecteur découvre l'envers du décor dans ce qu'il a de plus réaliste. Au premier étage, les robes en dentelle et les airs délicats joués au piano ; en bas, le travail rude voire ingrat (le petit linge à laver, les chaussures qui reviennent pleines de boue quand les jeunes filles flânent dans le jardin par temps humide…). Et pourtant, même si on compatit sincèrement à l'insatisfaction de Sarah, on passe un bon moment en sa compagnie à arpenter les couloirs de Longbourn. D'autant plus que les demoiselles Bennet, du moins Elizabeth et Jane, sont décrites, comme dans le roman originel, comme des jeunes filles aimables et généreuses.

 Si on côtoie assez peu Elizabeth et Mr Darcy, on en apprend davantage en revanche sur Mr Wickham – qui se révèle d'ailleurs horrible et qui descend encore d'un cran dans mon estime. A l'étage inférieur aussi les relations sentimentales sont complexes, peut-être même plus que dans Orgueil et préjugés (les relations entre maîtres et domestiques, l'homosexualité, la maternité). Tout au long du roman, ce sont diverses incarnations du sentiment amoureux qui émergent.

Le tout est raconté avec beaucoup de finesse, à travers des phrases courtes, simples mais en même temps porteuses d'évocations sensorielles.

***

p. 13 « L'air était cinglant à quatre heures et demie du matin quand elle commençait son travail. La poignée en fer de la pompe, glacée sous ses mitaines, ravivait ses engelures, tandis qu'elle tirait l'eau du trou noir puis la versait dans un seau. »

p. 13 « Sur le flanc du coteau, les moutons se blottissaient les uns contre les autres ; les oiseaux se nichaient dans les haies, ébouriffés comme des chardons ; des feuilles mortes bruissaient au passage d'un hérisson ; la rivière capturait la lumière des étoiles, ses cailloux étincelaient. »

p. 242 « Vivre à la merci des caprices et des fantaisies d'autrui, ce n'était pas une vie, estima-t-elle. »

 Les petits plaisirs de Mr Collins, p. 231 : « Son eau pour la toilette était toujours fraîche le matin, ses serviettes, les plus fines, parfumées à la lavande. Il bénéficiait des bûches les plus chaudes pour sa cheminée, et un lait chaud l'attendait le soir sur sa table de chevet quand il montait se coucher après avoir passé la journée à faire sa cour. »

 ***

 

Merci à Nath qui m'a envoyé ce livre dans le cadre du swap Jane Austen and England !

Première participation au mois anglais organisé par  Lou et Cryssilda !

Mois anglais saison 5

 Par ici, l'avis pétillant de Milly !Enregistrer

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Commentaires
M
D'accord, je t'enverrai mon lien. Aussi, j'ai retrouvé le titre du livre sur les servantes au début du siècle. 'Les tribulations d'une cuisinière anglaise' de Margaret Powell. <br /> <br /> Je te mets le résumé: <br /> <br /> <br /> <br /> "Dans l'Angleterre du début des années 1920, la jeune Margaret rêve d'être institutrice, mais elle est issue d'un milieu modeste et doit «entrer en condition». De fille de cuisine, elle devient rapidement cuisinière, un titre envié parmi les gens de maison. Confinée au sous-sol de l'aube à la nuit, elle n'en est pas moins au service de ceux qu'on appelle «Eux», des patrons qui ne supporteraient pas de se voir remettre une lettre par un domestique autrement que sur un plateau d'argent. Elle saura leur tenir tête et rendra souvent son tablier pour améliorer ses conditions de travail, jusqu'à ce qu'elle trouve enfin, sinon le prince charmant, du moins le mari qui l'emmènera loin des cuisines des maîtres.<br /> <br /> <br /> <br /> Grâce à son franc-parler aux antipodes des récits de domestiques anglais trop parfaits, ce témoignage paru en 1968 a valu la célébrité à Margaret Powell (1907-1984). Quarante plus tard, il a inspiré le scénariste de Downton Abbey."
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M
Il me semblait que tu l'avais lu aussi Myrtille. Je commence la troisième et dernière partie. Tu en parles très bien et ça donne froid dans le dos d'imaginer la vie de ces domestiques qui ont réellement existé dans un monde parallèle. « Vivre à la merci des caprices et des fantaisies d'autrui, ce n'était pas une vie, estima-t-elle. » Je mettrai ton billet en lien quand je présenterai le mien. Bonne journée! :)
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F
bizarrement, je n'avais pas été trop emballée par cet ouvrage et n'en garde qu'un souvenir lointain... bonne suite de mois anglais, Myrtille !!! :-)
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N
chouette ! j'espère avoir l'occasion de le lire aussi. Je suis contente qu'il t'ait plu.J'ai l'impression que l'atmosphère est parfaitement décrite. Bon mois anglais
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