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11 juillet 2021

❤ La Dame du manoir de Wildfell Hall, Anne Brontë

« Presque au sommet de la colline, à deux miles environ de Linden-Carr, se dresse Wildfell Hall, un château de l’époque élisabéthaine, d’aspect plutôt délabré : les murs de pierre grise sont, sans doute, pittoresques et vénérables, mais il doit y faire glacial ; les lourds meneaux de pierre, les fenêtres à vitraux sertis de plomb et les soupiraux rongés par les intempéries sont à peine protégés par de maigres pins d’Ecosse qui semblent aussi raides et lugubres que le manoir lui-même. » 

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La dame du manoir de Wildfell Hall est le deuxième et dernier roman d’Anne Brontë. Ce roman, encore appelé La Recluse de Wildfell Hall, a été publié en 1848, tout juste un an avant sa mort à l’âge de 29 ans. 

 L’arrivée de Mrs Graham, venue occuper une aile du manoir délabré de Wildfell, met en émoi les habitants des environs. En effet, non seulement Mrs Graham vit seule avec son petit garçon, mais en plus, elle ne fréquente ses voisins qu’avec parcimonie. Comme si cela ne suffisait pas à la rendre suspecte aux yeux des commères de la gentry locale, elle a des idées très précises et progressistes sur l’éducation qu’elle entend inculquer à son fils. Il n’en faut pas plus pour que très vite, les ragots aillent bon train sur son mode de vie. Mais Gilbert Markham, lui, fasciné par la beauté et la distinction de la nouvelle venue, tombe rapidement sous son charme et n’ajoute pas foi aux rumeurs, jusqu’à ce que…

 Ce très long roman (564 pages dans l’édition collector Archipoche) se compose de trois parties : d’abord, les lettres envoyées par Gilbert à un ami, qui constituent une sorte de chronique de la vie champêtre tout en retraçant l’arrivée de Mrs Graham ; le journal écrit par Mrs Graham ; et à nouveau les lettres de Gilbert qui racontent la suite des événements

J’ai beaucoup aimé la première partie pleine de fraîcheur qui dévoile progressivement l’admiration de Gilbert pour Mrs Marhkam ; très vite se dessine le portrait d’une femme romantique (au premier sens du terme), anticonformiste, indépendante, une artiste qui se plaît dans la solitude et les demeures anciennes. On y découvre aussi des personnages secondaires attachants, notamment celui de Rose, la sœur de Gilbert, qui s’insurge contre un quotidien centré sur les besoins des hommes. 

La deuxième partie m’a surprise en revanche ; je ne m’attendais pas à ce très long journal intime enchâssé dans les lettres de Gilbert et il m’a fallu un temps pour m’adapter, d’autant plus (qu’en lieu et place d’une Mrs Graham mystérieuse et sûre d’elle, on découvre une jeune fille naïve, qui en dépit des recommandations de sa tante, va tomber sous le charme d’un homme qui ne lui convient pas, inspiré du propre frère d’Anne, Branwell). On peut s’étonner de la perspicacité d’Anne, une jeune femme qui n’eut pas l’occasion de se marier et qui mourut prématurément. Ce roman est d’ailleurs considéré comme l’un des premiers romans féministes.

La tonalité exaltée de ce roman, où la grandeur d’âme et l’amour véritable le disputent aux pires mesquineries, m’a beaucoup pluJe lirai sans aucun doute l’autre roman d’Anne, Agnès Grey. 

***

 « Un enfant joyeux, au coeur simple est le meilleur ambassadeur de tous les amoureux, il est toujours prêt à rapprocher les coeurs séparés, à franchir les obstacles posés par les usages, à faire fondre la plus froide réserver, à sauter par-dessus les barrières de la formalité et de l’orgueil. » (p. 109)

 « On peut lire au fond du coeur d’un être humain, on peut découvrir la grandeur, la profondeur d’une âme en soixante minutes comme on peut mettre toute une vie à découvrir une âme si un être humain décide de cacher ses sentiments ou si l’on n’est pas assez compréhensif. » (p. 116)

 « Garde ton coeur et ta main le plus longtemps possible, ne les donne pas sans réfléchir. Si tu ne trouves jamais le mari idéal, console-toi en te disant que si les joies du célibat ne sont pas nombreuses, les douleurs du moins n’en sont jamais insupportables. » (p. 432)

 « Ne discutez plus avec moi ; tout ce que vous pouvez dire, mon coeur l’a déjà dit et ma raison l’a réfuté. » (p. 465)

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Commentaires
F
Super que ça ait été un coup de coeur pour toi, Myrtille ! moi je m'étais ennuyée ferme... :-) et j'avais été déçue d'être si déçue... Bonne semaine de reprise !! A bientôt :-)
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C
Hello Northanger! <br /> <br /> Après avoir vu, sur Livraddict, que tu avais terminé "The Tenant of Wildfell Hall", j'étais curieuse de savoir ce que tu en avais pensé et c'est ainsi que je suis arrivée sur ton blog ! Alors, merci pour ton intéressante chronique. Comme toi, j'ai beaucoup aimé ce roman, de même "Agnes Grey", moins romanesque cependant. De toute façon, même à la relecture, je ne me lasse pas des œuvres des Brontë ! Si tu t'intéresses à cette famille, je te recommande les biographies de Jean-Pierre Ohl et de Laura El Makki, et pourquoi pas le recueil de lettres de la famille, paru chez Folio.<br /> <br /> Bon dimanche et très bonnes lectures !<br /> <br /> Coralie
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