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La bibliothèque de Northanger
21 février 2015

Marina, Carlos Ruiz Zafon, 1999

Des histoires d’amour, de mort, d’éternité d’un beau romantisme noir…

Marina

Dans les années 80, le narrateur, un jeune collégien, découvre par hasard un manoir aux contours mélancoliques, celui de Marina et de son père German. Lentement, le jeune Oscar parvient à nouer une relation avec Marina, relation placée sous le signe de la passion et du mystère…

Marina est un court roman prenant et astucieux dans la droite lignée de Frankenstein et du fantastique du XIXème siècle. D’ailleurs, ce n’est certainement pas un hasard si un personnage porte le nom de Maria Shelley…La demeure de Marina est délicieusement surannée (mobilier ancien, lustres en cristal, chandeliers) et semble tout droit sortie du dix-neuvième siècle également, ce qui fait toujours mon régal. Elle est d’ailleurs tellement nimbée de mystère qu’on se demande parfois si elle n’est pas simplement le fruit de l’imagination du narrateur…

S'il y a quelques longueurs, il faut reconnaître que l’auteur sait s’y prendre pour nous introduire dans la vie de ses personnages, en particulier dans celle du jeune narrateur. Les derniers chapitres sont particulièrement intenses et effrayants. 

Carlos Ruiz Zafon nous propose une promenade aussi enivrante qu’effrayante à travers Barcelone, où passé, présent, amour et monstruosité se conjuguent avec habileté. 

J’ai été étonnée que le récit soit estampillé « Littérature de jeunesse ». Il est certes court et les personnages principaux sont des adolescents, mais il ne me paraît pas spécialement facile d’accès pour des collégiens. Un mot de l’auteur en fin de volume précise justement qu’il ne ciblait pas un lectorat en particulier.

 

p. 105 « Parfois, les choses les plus réelles ne se passent qu’en imagination, Oscar. Nous ne nous souvenons que de ce qui n’est jamais arrivé. »

p. 131 « Le temps fait du corps ce que la bêtise fait de l’âme, dit-il en se désignant lui-même. Il le pourrit. »

 p. 172 « La jeunesse est une maîtresse capricieuse. Nous sommes incapables de la comprendre et de l’apprécier jusqu’au jour où elle part avec un autre pour ne jamais revenir… »

p. 176 « Je rêvais que je parcourais les salles d’un palais de marbre blanc, désert et plongé dans les ténèbres. Des centaines de statues le peuplaient. Elles ouvraient leurs yeux de pierre sur mon passage et chuchotaient des paroles que je n’entendais pas. »

p. 242 « Très vite, les papillons noirs ont peuplé notre forteresse. Ils se posaient sur les miroirs, les tableaux et les meubles comme des sentinelles silencieuses. »

p. 286 «  Vu du taxi, l’hôpital San Pablo m’apparut comme une cité suspendue dans les nuages, tout en tours biscornues et en dômes impossibles. »

p. 306 « Je le vis s’éloigner, un léger coup de crayon s’estompant sur la toile du temps. »

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