Miss Alabama et ses petits secrets, Fanny Flag, 2015
Maggie, la soixantaine, agent immobilier, décide de mettre fin à ses jours. La vie n'a plus d'attraits pour cette ancienne miss Alabama. Mais un appel de son amie et collègue Brenda l'incite à différer son passage à l'acte. Et de fil en aiguille, un certain nombre d'événements vont lui redonner peu à peu goût à la vie…
Miss Alabama évoque une galerie de personnages attachants. Maggie est pour moi le pendant américain d'Isabel Dalhousie, mon héroïne écossaise préférée, séduisante, intelligente et diplomate. Mais la psychologie de Maggie est un peu superficielle, on a du mal à saisir ses intentions et ses revirements inattendus. Brenda quant à elle est amusante ; c'est facile de se glisser à sa place et de comprendre ses petits travers, terriblement humains. Le personnage d'Hazel, qui apparaît en flash-back, est certainement le plus intéressant du roman. Une personnalité pleine de vie et de fantaisie, une amie qu'on aimerait avoir à ses côtés.
Malgré tout, je m'attendais à quelque chose de plus pétillant et de plus profond à la fois, de plus poétique, ayant beaucoup apprécié Beignets de tomates vertes (dont j'ai seulement vu l'adaptation, j'avoue). Loin d'être une lecture désagréable, ce roman n'a cependant pas comblé mes attentes. Je l'ai trouvé assez tristounet en-dehors de quelques points d'orgue (les incartades gourmandes de Brenda notamment et bien sûr, l' « affaire » du squelette, la garde-robe de Maggie après chaque tentative ratée). C'est peut-être un problème de rythme. Le roman s'étire sans qu'il se passe rien de notable, ce qui fait que l'on se demande où on va. Même la splendide maison victorienne de Crestview qui aurait pu me séduire, puisque j'adore les maisons anciennes remplies de fantômes, manque de panache et d'énergie dans son évocation.
Et surtout, j'attendais de voir dévoiler des « petits secrets » un peu plus consistants ! Le roman aurait pu être très réussi, mais il manque une petite étincelle à mon avis.
Un feel good un peu terne donc...
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"Vous allez sûrement vous demander pourquoi nous avons sur la banquette arrière un squelette en kilt écossais, ce que je peux vous expliquer très simplement." p. 263
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