The Crown, série de Peter Morgan
Quoi de mieux que le mois anglais pour évoquer cette série british s'il en est ? Une série bien réalisée qui a pour ambition de raconter le règne d'Elizabeth II, de ses débuts en 1952 à nos jours.
Sans nourrir de passion particulière à l'égard de la famille royale, j'ai été ravie de découvrir ce pan méconnu de leur histoire.
On découvre dans les premiers épisodes une jeune femme pleine d'enthousiasme, enjouée et ouverte, un éclat qui va être un peu terni par les lourdes responsabilités qui viennent lui échoir brutalement, à la mort de son père, le roi George VI en 1952. Des responsabilités cruciales, sans doute pas pour l'avenir du pays, mais pour elle et sa famille (la question épineuse du mariage de sa sœur avec le colonel d'aviation Townsend). Difficile d'imaginer à notre époque – enfin, du moins il y a quelques décennies -, que ce soit à une sœur aînée d'accepter ou non le futur époux de sa sœur.
A l'inverse, le prince consort est présenté comme un personnage assez antipathique ; il a certes du mal à trouver sa place face à sa royale épouse, mais il apparaît comme plutôt égocentrique et immature. Heureusement qu'à l'occasion il se montre de bon conseil pour faire évoluer une monarchie un peu sclérosée et la faire entrer dans l'ère moderne.
Et en parlant de modernité, elle fait effectivement son entrée à Buckingham grâce au téléphone qui permet de communiquer d'une pièce à l'autre – ce qui semble utile dans un palais de 690 pièces ! - mais aussi avec l'extérieur bien sûr, moyennant quelques intermédiaires ! On aperçoit au passage le décor froid mais somptueux de Buckingham. J'ai un faible pour les canapés à fleurs en schintz qui doivent être confortables à souhait !
Au-delà de l'anecdotique, cette série m'a permis de découvrir l'histoire d'une partie du XXème siècle que je connais mal : le Grand Smog en 1952, cette vague de pollution qui provoqua des milliers de morts à Londres; les dernières années de Churchill ; le canal de Suez.
A l'affiche, des acteurs que j'aime beaucoup : Jeremy Northam, qui incarne le poète Randolf Ash dans un de mes films préférés, Possession ; John Lithgow, l'acteur terrifiant qui joue« Trinité » dans la saison 4 de Dexter pour ne citer qu'eux.
D'après « mes » informations, la série pourrait durer six saisons ; le casting serait renouvelé toutes les deux saisons pour coller au vieillissement des personnages. Reste à savoir si les acteurs suivants pourront nous faire oublier le couple Claire Foy/Matt Smith...