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16 septembre 2018

Mon dernier continent, Midge Raymond, 2016

« Nous flottons au bord d'une ville glacée, les icebergs s'élèvent au-dessus de l'eau comme des gratte-ciel. La mer a creusé des voûtes sur leurs flancs ; le vent a sculpté des fenêtres. Au loin, plusieurs formations coniques surplombent la baie entaillée par de profondes crevasses sur les côtés comme par d'énormes griffes faisant couler une traînée bleue à la place du sang. » (p. 123)

 

Mon dernier continent

Envie de dépaysement et d'émotions ? Alors embarquez pour Le Dernier continent, un court roman émouvant. Deborah, la narratrice, se sent chez elle en Antarctique mieux que partout ailleurs. Travaillant pour l'ONG Antarctic Penguins Project, sa mission consiste à étudier trois espèces de manchots ; le transport est assuré gratuitement par le Cormoran. En échange, elle est tenue de guider et d'informer des passagers en quête d'absolu ou d'émotions fortes. Au cours de l'une de ses missions, elle rencontre Keller, un ancien avocat qui tente de surmonter un deuil difficile. Ils sont très vite réunis par leur goût pour la solitude et leur passion pour les oiseaux. Mais un naufrage, annoncé dès les premières lignes, semble condamner leur histoire avant même qu'elle nous soit racontée.

J'ai adoré ce récit ! J'aime beaucoup les milieux extrêmes ces dernières années, des zones désertiques à l'Everest. De plus, l'écriture journalistique, les notations descriptives, la concision, m'ont beaucoup plu. L'usage du présent accentue encore la parenté du récit avec le reportage, donnant l'illusion au lecteur de parcourir ces froides et fascinantes contrées, tout en restant au chaud sous couette. J'ai un petit faible aussi pour les personnages qui font des choix différents, qui refusent le conformisme et savourent la solitude.

La construction du récit est élaborée : passé proche (cinq jours avant le dramatique naufrage) alterne avec passé plus lointain, révélant les failles de Deb et sa relation mouvementée avec Keller. Les chapitres se font écho ; plus on se rapproche du dénouement et plus les retours en arrière se font lointains, expliquant la vocation de Déborah. L'ensemble et bien rythmé et se dévore.

Un nature writing dont les Américains ont le secret, qui rappelle malheureusement que l'impact de l'activité humaine et les bouleversements climatiques sont bel et bien réels. Cette lecture m'a donné envie de me documenter sur l'exploration des pôles et de découvrir Alone de Richard Byrd, cité plusieurs fois dans le roman.

***

p. 38 « En Antarctique, chaque initiative a de lourdes conséquences, chaque dénouement est soit une tragédie, soit un miracle. »

p. 113 « Moi qui me suis longtemps identifiée à ce continent, à son désespoir glacé, à sa nature inexorablement éphémère, je me sens remplie d'une énergie nouvelle comme si ce que nous accomplissions pouvait faire la différence après tout. »

***

 

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Commentaires
H
Tu donnes sacrément envie de découvrir ce roman, je prends note pour plus tard, quand j'aurai davantage de temps libre! ;)
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F
Ton billet m'enthousiasme, Myrtille !! je comptais justement le lire d'ici à la fin de l'année :-) sa sortie en poche m'encourage aussi! bon dimanche :-)
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