Le Tailleur de pierre, Camilla Läckberg, 2005
Quelques mois se sont écoulés depuis le tome précédent, Le Prédicateur. Erica et Patrik sont les parents d'une petite fille, Maja. Mais tout n'est pas si Rose et Erica, en proie au baby blues, a du mal à trouver des repères pour profiter pleinement de son nouveau bonheur. Elle s'est rapprochée de Charlotte, une voisine qui va être frappée par un drame atroce : sa fille Sarah est retrouvée noyée par un pêcheur. Et pire encore, ce qui semblait être à première vue un accident s'avère être finalement un meurtre puisque c'est de l'eau douce qui est retrouvée dans les poumons de la fillette. Commence alors une enquête longue et pénible… De courts chapitres se déroulant en 1923 nous permettent également de faire la connaissance d'Agnes, une jeune fille capricieuse particulièrement antipathique qui va devenir l'épouse du fameux tailleur de pierre éponyme.
La quatrième de couverture ne me tentait vraiment pas car je fuis toujours les histoires où il est question du meurtre d'un enfant, mais j'avais envie de poursuivre cette série dans l'ordre. C'est encore une fois une histoire très sombre mais il faut reconnaître que Camilla Läckberg a l'art de distiller le suspense.
La filiation occupe une place dans ce choix dans ce troisième opus, filiation souvent placée sous le signe de la douleur, de la maladie et de la séparation : les difficultés d'Erica à accueillir son bébé malgré tout l'amour qu'elle lui porte, Charlotte face aux troubles puis à la mort de Sara, Mellberg qui se découvre un fils déjà adolescent, Niclas qui a été renié par son père… La parentalité est évoquée dans toute sa variété et sa complexité, ce qui fait la richesse de cette histoire.
Comme dans les tomes précédents, les points de vue alternent et finissent par converger. Le flash-back qui nous ramène en 1923 finit par prendre tout son sens et éclairer l'intrigue, mais seulement dans les toutes dernières pages, ce qui fait qu'on s'interroge tout au long du roman sur cette incursion dans le passé qui semble hors de propos et pourtant cruciale.
Comme d'autres lectrices, je regrette qu'Erica soit encore en retrait cette fois, alors que c'était un personnage de premier plan dans La Princesse des glaces… Mais pour avoir lu Le Gardien de phare, je sais qu'un jour ou l'autre, elle retrouvera toute sa place dans l'intrigue...
Merci à Nath pour cette LC !